L’art de savoir Former …

L’art de savoir Former …

FORMER

Le principal devoir de l’homme envers lui-même est de s’instruire, le principal devoir de l’homme envers les autres est de les instruire.

De Emile Littré

Beaucoup de formateurs se lancent dans ce métier en pensant qu’il suffit d’avoir quelques années de pratiques professionnelles (avec un peu de maîtrise), pour pouvoir en faire un cours et l’enseigner à des débutants. Oui … c’est possible … Tout comme il est possible de conduire une voiture sans être obligé de savoir comment fonctionne le moteur. C’est possible …

Nous avons tous croisé un jour quelqu’un de très calé qui voulait nous apprendre quelque chose, et qui malgré ses explications, a fini par nous persuader que nous n’étions pas fait pour ça.

Jusqu’au jour ou un autre vous a expliqué et, en 5 minutes … miracle ! Vous avez tout compris ! Certes il est possible que vous soyez devenu plus intelligent entre temps … ou pas. Alors que s’est il passé ?

Savoir former s’apprend. Et savoir former se cultive. Quel(le) formateur(trice) n’éprouve pas un immense plaisir lorsqu’à l’issue d’une démonstration il/elle voit chez ses apprenants les épaules se redresser, les yeux s’écarquiller au fur et à mesure que la bouche s’entrouvre, quand d’un coup éclate spontanément un fabuleux « mais c’est tout con en faites ! » ? Instant magique !

Alors comment fait-on pour réussir ça ? D’après nous il faut posséder 3 fibres pour que ce « savoir former » puisse devenir un art que vous aurez plaisir à cultiver :

Les 3 fibres du « savoir Former »

1/ Des Compétences et du Vécu !


Acquérir un savoir peut se faire de différentes manières. Par un livre, un site web, un tuto … Mais il en va autrement des compétences. 

Le fait de transmettre, et d’accompagner, à travers une expérience vécue donne de l’épaisseur aux sujets que vous abordez. Ainsi vos arguments seront plus lourd qu’une simple conviction, ou qu’un théorème.

Il faut vernir chaque compétence d’une part de votre histoire pour lui donner du sens et de la valeur. De la « brillance ».

Quelque soit la durée de votre expérience, vous devez vous attacher à la qualité du verni avec lequel vous allez l’enrober de votre vécu. 

Ce verni vous garantira que cette compétence ne se ternira pas au fil du temps. Vous préserverez ainsi sa qualité, et chacun la recevra avec une histoire qui l’aidera à mieux comprendre le principe que vous voulez faire passer.

Vous transmettrez ainsi quelque chose de plus concret, vous touchez à l’opérationnel, et vous serez vue comme une personne « de terrain » … ce qui ne manquera pas de faire vibrer une autre fibre …

2/ Du Coeur !


Pour transmettre il faut savoir écouter. Notre métier demande de la générosité et de la bienveillance. 

En transmettant votre compétence teinté de votre expérience, vous délivrez une part de votre histoire. Ca n’est pas quelque chose que l’on fait sans éprouver une certaine empathie. 

Il vous faut être capable de vous « accorder » avec la personne qui reçoit votre message, pour être certain qu’il puisse résonner en elle sans provoquer de fausse note avec sa personnalité. 

Cette écoute active fait partie de ce « feed-back » qu’il faut savoir lire chez l’autre, et qui doit vous alerter sur la nécessité de vous remettre en question.

Votre objectif ne doit pas être simplement de délivrer une compétence ou un savoir, mais bien de faire en sorte que celui qui la reçoit se l’approprie et grandisse avec. Il vous faudra patience, passion, empathie, bienveillance et persévérance. Il vous faudra du Coeur !

3/ Du Charisme !


Etre « charismatique » n’a aucun rapport avec l’esthétique, le style vestimentaire, ou l’originalité que l’on peut afficher. 

Etre charismatique c’est une subtile combinaison entre l’éloquence, l’assurance (la confiance en soi), et un léger voile de mystère qui attise la curiosité.

Aborder un thème « intéressant », et savoir le développer devant un auditoire ne suffira pas. Avoir du charisme est indispensable pour capter l’attention. 

Le ton de votre voix, votre gestuelle, l’expression de votre regard, et la manière que vous avez d’occuper l’espace, doivent éveiller l’attention de chacun, sans pour autant devenir « envahissant » ou « assourdissant ».

Voici donc ce que je retiens à aujourd’hui de l’exercice de ce métier … et comme tout formateur, dès que j’apprends quelque chose, j’éprouve ce besoin viscérale de le partager. Voilà … c’est lancé ; à suivre …

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